Monday, January 14, 2008

Accouchement (3)

Vers midi, on nous déménage vers la plus grande de salles d'accouchement, où on peut caser tout le personnel nécessaire. A peu près à ce moment, la gynéco, qui passe régulièrement, décrète que mon Amour peut recevoir une péridurale. Après un milliardième de seconde d'hésitation, elle choisit de le faire. C'est bien joli, l'accouchement naturel, mais nom d'un chien, ça fait trop mal. Malheureusement, après la décision, nous attendons presque une heure avant le passage de l'anesthésiste. Ca semble une éternité, vu que mon Amour souffre et qu'on sait que ça pourrait s'arrêter plus vite.

La piqûre elle-même est paraît-il impressionante, mais comme j'offre mon épaule à Mon Amour pour poser sa tête, je ne vois pas la base de son dos. Tant mieux. Après ça, rapidement, la douleur cesse. Commence alors une période un peu étrange : régulièrement, la gynéco passe et nous annonce une ouverture plus grande du col, alors que future Mère de Jumelles ne sent presque plus ses contractions. Le calme revenu nous permet de discuter calmement, de mettre un peu de musique douce. Je trouve même l'envie de filmer et photographier un peu (rien de gore, je vous rassure). Vers la fin, nous stressons quand même à cause du monitoring foetal placé sur la tête de A. Pendant les contractions, son rythme cardiaque diminue parfois un bon coup. Si ça baisse trop, une infirmière vient rapidement faire bouger mon Amour, pour essayer de trouver une position moins propice à la soufrance foetale. (Encore une horrible expression.) Vers 16H00, notre gentille gynéco interrompt mon coeur pour quelques battements : "Col presque entièrement ouvert. Dans une demi-heure, on y va". On pourrait presque dire qu'on n'a rien vu venir.

Après à peine quelques baisers d'encouragement, une petite troupe médicale débarque. Finalement, je m'en fiche. Je suis content qu'il y ait tant de gens pour aider mon amour, pour nous aider. Je me cache derrière la tête du lit, afin de ne gêner personne et de tenir les mains de mon Amour.

Pour la suite, c'est presque comme dans les films, sauf que c'est nous : "Allez Madame, poussez, poussez!", "Je vois la tête", "Encore une bonne fois". A. naît vers 17H20, après avoir un peu souffert du passage, mais je préfère oublier ça. Dès sa naissance, je vois concrètement que ma vie sera désormais faite de dilemnes : dois-je rester près de mon Amour pour l'aider pour la suite, ou aller m'occuper de ma fille ? Je décide d'aller voir jusqu'à la table à langer, à trois énormes mètres de mon Amour, mon bébé qu'on pèse, nettoie, triture et finalement habille avec le body qu'on a soigneusement préparé ( celui avec des petites lunes ). Je la prends dans mes bras pour la première fois. Elle est toute petite, un peu gluante et a une peau bizarre. C'est ma fille.

Ensuite, je retourne partager mes impressions avec mon Amour. Je lui affirme que sa fille est très belle. Le pire, c'est que je suis sincère. A peu près à ce moment, notre beauté se met à pleurer et la gynéco s'exclame "Elle a un beau cri". Si elle le dit, c'est que je peux en être fier, c'est quand même une experte. J'en suis donc très fier.

Il reste une angoisse importante: si depuis des semaines, A., en bon petit soldat, avait mis sa tête vers le bas, G. est toujours en transverse. Une césarienne est donc toujours possible malgré cette première naissance par voie basse. Ca fait des semaines qu'on croise les doigts pour que ça n'arrive pas. Il faut croire que ça sert, parce qu'avec l'aide de quelques poussées sur le ventre, A. prend la direction de la sortie, et dans le bon sens s'il vous plaît. Déjà nous l'aimons très fort !

Notre deuxième choupette naît en très peu de poussées, un gros vingt minutes après sa soeur. Ma première impression est similaire : gluante, incroyablement petite, et avec une drôle de peau. C'est ma deuxième fille. En vingt minutes.

Tuesday, January 1, 2008

Les gens qui n'ont pas d'enfants.


Les gens qui n'ont pas d'enfant ne sont pas comme nous. A leur intention, voici une liste, de choses à ne pas faire dans la vie:

- Nous dire qu'ils sont débordés, ou fatigués. Il faut oser, surtout s'ils évoquent ensuite cette nouvelle super série en 22 épisodes de 40 minutes qu'ils ont regardée sur le week-end.
- Nous proposer des activités impossibles. Par exemple, un resto de deux heures à cinquante kilomètres de chez nous, avec un rendez-vous à 19H00, précisément à l'heure des biberons. Ou encore, cinq heures au salon du bien-être. Je n'éprouve guère d'impatience à l'idée de changer la couche débordante d'un bébé énervé sur le stand d'une école de yoga ayurvédique.
- Dans un genre similaire, nous inviter chez eux en nous disant qu'ils seront ravis de voir nos enfants, qu'il n'y a aucun problème, qu'ils l'ont déjà fait, alors qu'il n'y a ni micro-ondes, ni bain, ni surtout de chambre isolée du bruit. En résumé, il faudrait tenter de comprendre VRAIMENT la question "Il y a tout ce qu'il faut ?".
- Parler de notre progéniture comme de plantes vertes ou des animaux : "Ca pousse ? ", "Et à cet âge là, ça mange quoi ? ".
- Tenir nos enfants comme des sacs de pommes de terre (quoi que, c'est parfois touchant), ou les laisser se fracasser la tête sur le carrelage (ça, ce n'est jamais touchant).
- Parler uniquement aux adultes. Nos enfant sont un peu moins cultivé que le quidam moyen, définitivement plus gluants, mais malgré tout dignes d'une certaine considération.

Bon, j'ai un peu caricaturé, mais à peine. Dire qu'avant, j'étais sans doute un peu comme ça. Enfin, je suis quand même sûr que j'avais un meilleur potentiel parental que ce collègue qui m'a dit récemment :"Moi, au fond, j'aimerais être un homme du dix-neuvième. Si jai des enfants, j'aimerais ne pas leur parler avant leurs dix-huit ans, avant, ce sont un peu des animaux".

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