Friday, November 7, 2008

L'annonce (1)



Après le test de grossesse positif de Mon Amour, nous partons en vacances. Pendant ce temps, nous fantasmons sur ce bébé qui va nous arriver, nous lui trouvons un petit surnom, et Mon Amour passe la moitié de ses journées à se reposer de la fatigue de ce début de grossesse.

Le premier rendez-vous chez la gynécologue n'a donc pas lieu tout de suite. En plus c'est l'été et elle n'est pas disponible rapidement. La grossesse a donc déjà trois mois quand nous y allons pour la première fois.

Le rendez-vous commence par un petit entretien durant lequel la gynécologue nous rappelle les étapes classique : échographie à trois mois pour vérifier la "clarté nucale" (pour surtout écarter la possibilité d'une trisomie) et à six mois pour vérifier la morphologie (pour vérifier la bonne formation des organes, compter les yeux, tout ça ...). Nous avions pas mal lu avant, et étions préparés à ces idées. Nous ne nous stressons donc pas trop. Le rendez-vous se poursuit par un examen gynécologique pendant lequel je me tiens à côté de Mon Amour. Tout va bien, rien de spécial.

La gynéco nous dit alors : "Eh bien, maintenant, on va le regarder". Nous n'avions pas compris qu'elle avait un appareil d'écho à disposition. Nous sommes contents, mais un peu affolés. Mon Amour m'attrape bien fort la main, et on y va. La gynéco place la sonde sur le ventre. Je pense qu'à ce moment, elle est déjà fixée, mais elle nous dit "On ne voit pas très bien, on va mettre la sonde en vaginal". Elle place sa sonde en discutant et en regardant sur son écran, que nous ne voyons pas. D'un coup, elle devient plus sérieuse, plus silencieuse. Nous aussi...

Elle nous demande : "Est-ce que vous êtes prêts à toutes les possibilités ?"

Cette phrase là, je m'en souviendrai toute ma vie.

Nous nous regardons, nous préparant déjà à la mauvaise nouvelle : son coeur ne bat pas, il a deux têtes (ce n'était pas loin finalement), ou encore: "Ah, désolé, finalement ce n'était que de l'aérophagie."

L'un de nous deux doit chuchoter une vague approbation. La gynéco tourne l'écran vers nous et demande à Mon Amour ce qu'elle voit (elle s'y connaît un peu). Personnellement, je vois une peinture abstraite en noir et blanc avec peut-être, là dans un coin, un petit coeur qui bat.

Mon Amour ne voit pas trop. "Et si je déplace la sonde comme ça ?". Là Mon Amour s'aperçoit qu'une certaine tâche plus foncée vient en fait de se séparer en deux parties.

- Mais, euh, il y en a deux ?!?! .... .... Des jumeaux ?
- Oui, c'est ça.

J'éclate de rire. Je ne me rends pas du tout compte de ce qui vient de me tomber dessus. Mon Amour est knock out. Elle pleure un peu. Elle se rend manifestement un peu mieux compte que moi, vu qu'elle parle de déménager et de changer de voiture. La gynéco s'exclame : "Ca, c'est la meilleure de la journée !". Après coup, je me dirai que pour nous, c'était sans doute la meilleure de notre vie...

Ensuite, je ne me rappelle pas de tout, mais Mon Amour elle se souvient surtout de deux choses que la gynéco lui dit. D'une part, ce ne sont plus neuf kilos qu'elle est autorisée à prendre, mais bien dix-huit kilos ... Youpie. D'autre part, la grossesse va demander une surveillance plus rapprochée et le rythme des échographies vient de passer à une par mois... Re youpie.

C'est en sortant de la consultation qu'elle me demande : "Tu ne m'en veux pas ? "

Mais non, je ne t'en veux pas. Evidemment que je ne t'en veux pas, grande nouille ! En fait, déjà à ce moment là, je suis enthousiasmé. Quelque part, au fond de moi, je pense totalement irrationellement qu'on s'aimait trop fort pour qu'il n'y ait qu'un seul bébé.

Saturday, November 1, 2008

Ecole (2)


Nous avons téléphoné à plusieurs écoles maternelles pour savoir si on pouvait visiter et venir discuter du processus d'inscription. Nous avons débarqué à notre premier rendez-vous la fleur au fusil. Après cinq minutes cependant, j'avais déjà les mains un peu moites : tout d'abord, pour se mettre en jambe, nous avons reçu une brochure d'une dizaine de pages, le projet pédagogique, à potasser à la maison. Ensuite, nous avons discuté de l'inscription. Apparemment, nous étions encore à temps (je le rappelle : en octobre, onze mois à l'avance), mais tout juste. A partir du début novembre, les enfants prioritaires peuvent déjà être inscrits (ceux qui ont un frère ou une soeur dans la même école, les enfants du personnel ou les enfants handicapés). Et normalement, selon la directrice, à partir du 15 novembre, les autres peuvent tenter de s'inscrire. Tenter parce que "l'année passée, il fallait faire la file et en deux heures, il n'y avait plus de place". "Et cette année, ce sera sans doute une centrale téléphonique, soyez prêts à changer de nom d'école si au moment du coup de fil, on vout dit que l'école choisie est déjà pleine". Pfff... Au revoir, chère insouciance.

Bon, ensuite, ça m'a semblé beaucoup plus agréable. Nous avons visité l'école, classe par classe et c'était tout un nouveau monde qui nous apparaissait, ou plutôt, réapparaissait en direct de notre enfance. C'est adorable une école : mobilier de petite taille ( j'aurais bien mis "mobilier nain", mais ce n'est pas politiquement correct), lits de sieste, étagères étiquetées, dessins au murs, réfectoire, bibliothèque, cours de récréation... En plus, l'énergie bien canalisée des enfants, c'est tellement enthousiasmant. Quel plaisir d'entendre toute une classe vous dire "Au revoir Monsieur", comme un jeu, ou d'en voir une autre toute concentrée sur la construction de hérissons en pinces à linge. Finalement, j'attends la période des cartables et des copains avec impatience. J'adore pouvoir revivre ça à travers mes enfants.

Nous sommes repartis de là avec l'idée de rappeller le 3 novembre, après les vacances de la Toussaint pour connaître les modalités finales de l'inscription. Eh bien, nous sommes le 4 novembre et nous ne sommes toujours pas sûrs. Au téléphone, l'école m'a dit que la date n'était pas encore fixée, que ce serait sans doute en janvier, qu'il fallait rappeller , mais qu'apparemment ce serait bien par un central téléphonique que ça fonctionnerait. Glups ...

Le système serait le même que pour le secondaire, dont on parle tant dans les journaux en Belgique pour l'instant (et lègèrement différent de celui décrit par la directrice) : durant quinze jours, les parents pourront téléphoner pour inscrire leur enfant à une école et ensuite, si le nombre d'inscrits dépasse le nombre de places, les heureux élus sont tirés au sort. Du coup, pour être sûr d'avoir une place dans une école vous convenant, vous avez intérêt à inscrire vos enfants à plusieurs écoles en parallèle. Honnêtement, je ne vois pas quel argument moral pourrait me pousser à ne pas le faire.

Un point me chiffonne quand même : peut-il arriver qu'une de mes jumelles soit acceptée dans une école et l'autre pas ? J'imagine que non et que si l'une est tirée au sort, l'autre gagne aussi le précieux sésame. Si j'ai raison, nous avons deux fois plus de chance qu'une autre famille. Non, non, je ne jubile pas....

P.S. : pour les modalités d'inscriptions, le système est encore à confirmer... Je ne suis pas le Moniteur Belge

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