Friday, April 25, 2008

Boum !

Nous sommes partis en vacance récemment. Les vacances, c'est à la fois agréable, parce qu'on change d'endroit, et inconfortable, parce qu'on change d'endroit.

On était un peu tendu, suite à la cohabitation non stop avec mes parents pendant une semaine. On les apprécie vraiment, mais bon, à notre âge, on a perdu l'habitude d'avoir nos parents qui vivent avec nous, et eux n'ont pas tout à fait perdu l'habitude de nous surveiller, de nous materner.

En fait, je cherche des excuses, mais ce n'est pas vraiment la faute de tout ça si j'ai failli tuer ma fille. Je l'ai simplement perdue de vue quelques secondes, pendant que je la changeais sur un lit d'adulte. En fait, mon Amour et moi, on s'engueulait un peu, pour une bêtise: elle avait collé du papier collant sur le mur de l'appartement de location, pour empêcher la lumière d'entrer dans la chambre allouée à nos filles, et forcément, ça allait laisser des traces. J'ai regardé le mur dix secondes, mais ça a suffi à G. pour se retrouver la tête la première sur le parquet. Je n'ai évidemment pas vu comment c'est arrivé.

Je n'oublierai sans doute jamais l'horrible "Boum !" qui a empli la pièce. Elle s'est mise à pleurer tout de suite, ce qui, je l'ai appris plus tard, était une bonne nouvelle. Dans un cas comme ça, il faut emmener le bébé aux urgences, pour vérifier que tout va bien. Evidemment, comme nous n'étions pas chez nous, nous ne savions pas où aller. Du coup, nous avons plutôt échoué pour le traitement "en urgences". Il nous a bien fallu une heure pour arriver à l'hôpital.

Heureusement, entretemps, G. avait arrêté de pleurer, et elle rigolait dans la voiture. Aux urgences, on se serait presque senti ridicule avec ce bébé rigolard qui marchait dans tous les coins, ou jouait bruyamment avec des cubes, si ce n'était cet énorme oeuf de pigeon qui lui poussait sur le front. La jeune docteur qui nous a vu nous a dit ce qu'on savait déjà : qu'elle avait l'air en forme. Elle a rajouté que le fait qu'elle n'ait pas perdu connaissance après la chute était une bonne nouvelle, mais qu'il fallait quand même la surveiller pendant 24 heures, en la réveillant toutes les deux heures pour voir si ses pupilles gardaient la même taille et si elle ne somnolait pas trop. Bon, pas sûr que j'aie bien compris ce que veut dire "somnoler trop" pour un bébé à 3h du matin, mais on s'est bien réveillé toutes les deux heures. De toute façon, je culpabilisais tellement que s'ils m'avaient dit de faire le poirier toutes les vingts minutes, je l'aurais fait.

Après vingt quatre heures, G. ne montrait toujours que de bons signes et on a recommencé à respirer. Sa bosse s'est lentement muée en oeil au beurre noir, qui m'a rappelé pendant bien deux semaines mon incompétence parentale. Depuis, plein de parents m'ont raconté les horribles histoires de chute de leurs enfants, que ça soit de tables à langer, de mobylettes, à travers des vitres ou encore dans des escaliers, pour bien me montrer que "ça arrive à tout le monde", mais je ne crois pas que je serai un jour tout à fait remis.

C'est tellement fragile un bébé.

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