Wednesday, June 4, 2008

Accouchement (4)


Après la naissance des filles, le personnel médical diminue très vite en nombre. Ne restent qu'une infirmière et notre gynéco qui vérifie que le placenta est bien entièrement sorti. Franchement pas très frais, ça m'évoque du foie de veau, mais bon, je commence déjà à m'habituer. Fini le propre, l'immaculé et l'imaginaire, je me retrouve en plein dans l'humain, le physique.

Mes deux bébés tout neufs reposent directement sur la poitrine de leur Maman. Toutes calmes, elles ouvrent de temps en temps de grands yeux. L'infirmière essaye de lancer une première têtée pour chacune. G. s'y met rapidement, c'est ce qui lui a valu son surnom de "Reine de la tête", qu'elle méritera amplement par la suite. Evidemment, à ce moment, elle ne trouve pas encore beaucoup de lait, mais il paraît que si cette première têtée se passe bien, l'allaitement en est facilité. A. par contre, a un peu du mal. L'infirmière lui montre, ainsi qu'à sa Maman, comment s'y prendre, mais elle s'assoupit un peu.

Il est environ huit heures et il règne une ambiance étonnament apaisée, après le tourbillon de l'accouchement. Je passe les premiers coups de téléphone à la famille. Je ne me rappelle pas ce que j'ai dit, mais sans doute rien à la mesure de l'évènement. Je descends dix minutes à l'entrée de l'hôpital où mes parents et mon frère attendent depuis des heures. L'hôpital a fermé ses portes pour la nuit et ils sont un peu esseulés dans le hall. On s'embrasse, on est heureux, un peu hébétés, on s'aime. Malheureusement ils ne peuvent pas monter encore. Je remonte.

Mes filles ne pèsent pas très lourd, 2,5kg pour A. et 2,3kg pour G., moins que prévu à l'échographie. Du coup, leur glycémie est surveillée de près (on leur prélève de petite gouttes de sang en les piquant aux doigts) . Et malheureusement, pour G., ça diminue, en même temps que sa température. La pédiatre vient nous expliquer qu'il va falloir la mettre en couveuse même si elle ne l'inquiète pas trop. C'est quand même LA mauvaise nouvelle, le dernier écueil qu'on aurait voulu éviter, après la prématurité et la césarienne. On nous déménage vers la maternité avec A. pendant que G. monte d'un étage en néonatologie.

Heureusement, ce service permet l'accès aux parents à volonté. C'est mon Amour qui monte en premier et qui laisse un t-shirt à elle là-bas pour que G. sente l'odeur de sa Maman. On lui a mis une perfusion pour qu'elle ait du sucre. Toute sa petite main est enturbannée pour qu'elle ne puisse pas enlever le tuyau. Pendant ce temps, A. dort deux étages plus bas. Mon Amour et moi, nous voudrions tous les deux être aux deux endroits en même temps.

2 comments:

Anonymous said...

Salut,
toujours aussi précis dans tes récits... j'ai vécu la même chose avec l'une de mes filles... sentiment paradoxale.
Bonne journée, bises à toute ta famille, Jess.

Anonymous said...

Hello,
moi je suis maman de jumelles qui ont pratiquement 1 an de moins que les vôtres. D'ailleurs c'est drôle, car en parcourant votre blog et je découvre (avec angoisse et joie) presque toutes les étapes et autres péripéties par lesquelles nous passons en ce moment et allons passer bientôt... merci

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